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Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1903, Tome 2.djvu/248

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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS

L’avocat, après examen, lui dit que les faits qu’on voulait atteindre n’étaient punissables que d’une amende dérisoire (un franc) et proposa diverses mesures pour combler la lacune[1]. Sur ces entrefaites, la Chambre fut saisie d’une loi qui modifiait et complétait les textes en vigueur[2], et cette question fut ainsi tranchée.

IX

Henry, pendant ce mois de mars, fut toujours en route, allant et venant[3], à Nancy et à Toul, pour l’affaire Boulot, à Pogny, près de sa mère malade ; le 15 mars, il lui mena sa femme et son enfant, qu’il était venu chercher, la veille, à Paris[4].

Tout ce temps, il négligea, contremanda la ramasseuse. Elle n’avait de rapports qu’avec lui, n’eût remis son butin à nul autre. Elle s’étonna de ces retards, prit peur, écrivit au bureau pour demander un

  1. Cass., II, 154, Leblois ; etc.
  2. La loi fut promulguée le 31 juillet 1896.
  3. Enq. Pellieux, 2 déc. 1897, Lauth ; Instr. Tavernier. 3 oct. 1898, Lauth ; 18 oct., Gribelin ; 12 nov., Picquart. — Rennes, I, 416, Picquart.
  4. Instr. Tavernier, 15 oct. 1898, Gribelin ; Rennes, I, 617, Lauth. — D’après Roget, Henry est rentré au ministère le 14 mars, est reparti le 15 pour Pogny, est retourné au procès Boulot après la mort et les obsèques de sa mère (28 et 30) et n’est revenu à Paris que dans les premiers jours d’avril (Rennes, I, 297). Le maire de Pogny écrit au commandant Tavernier qu’Henry vint à Paris, le lendemain de la mort de sa mère, et rentra à Pogny pour les obsèques. (Lettre du 25 décembre 1898.) Picquart « a dans l’esprit qu’Henry revint, non pas une fois, mais plusieurs fois, entre le 3 et le 28 mars. » (Instr. Tavernier, 12 nov. 1898.)