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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS
battu par Cavaignac et appuyé par Brisson[1], comme réparation de l’affichage des faux d’Henry[2].
VI
Tous comprirent enfin, vainqueurs et dupes, qu’il n’y avait aucun fonds à faire sur cet homme, qu’à la première occasion, il fallait moins le renverser que le chasser[3].
Au Sénat, Monis fit voter l’ordre du jour pur et simple, avec cette indication que les mesures prises par le gouvernement étaient insuffisantes, qu’il fallait frapper plus haut[4].
Dupuy eut le sentiment de la fin prochaine et trouva encore moyen, pendant les huit jours où on le garda, d’empirer les choses.
- ↑ « Comme président du Conseil dans le cabinet où siégeait M. Cavaignac et qui a eu le malheur de faire afficher des faux par ordre de la Chambre, je demande aujourd’hui l’affichage de l’arrêt. » (Applaudissements prolongés.)
- ↑ La proposition d’affichage fut votée par 290 voix contre 193 (la Droite, les nationalistes, Méline).
- ↑ « Dupuy s’est irrémédiablement perdu par cette nouvelle félonie, et, maintenant tout est fini. » (Petite République du 7 juin 1899.) « Si Dupuy, Krantz et Lebret, qui sont d’abominables coquins, n’étaient pas encore les derniers des lâches… Les huissiers du ministère devraient jeter Dupuy dehors à coups de trique et de botte… La crapulerie de Ballot-Beaupré, l’infamie de Krantz… » etc. (Libre Parole du 6.)
- ↑ Par 227 voix contre 1. Précédemment, le Sénat avait voté, par 256 voix contre 21, un ordre du jour présenté par les présidents des groupes républicains : « Flétrissant les actes inqualifiables commis à Auteuil par les ennemis de la République… » Une allocution de Fallières, assurant Loubet « du concours d’une assemblée qui a toujours mis au premier rang de ses devoirs la défense des institutions », avait été acclamée par la presque unanimité de l’assemblée.