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Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1905, Tome 5.djvu/375

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RENNES


Algériens de la bande de Guérin. Les recherches, dans cette direction, restèrent également vaines. Ce n’était pas le premier malfaiteur qui, son coup fait ou manqué, avait disparu ; les coupables évanouis, devenus invisibles, se comptent par centaines ; tous les parquets de France sont remplis d’affaires classées : seulement, comme ces affaires sont étrangères à la politique, la sottise, la mauvaise foi et la passion n’accusent pas le gouvernement et la police « de n’avoir pas voulu retrouver l’assassin ».

La convalescence de Labori fut très rapide. Dès le premier soir, l’absence de fièvre rassura les médecins qui le firent transporter le lendemain dans la maison du professeur Basch, presque à la campagne, avec un grand jardin où il reprendrait plus vite ses forces[1]. La joie de vivre, après cette terrible alerte, l’orgueil légitime des témoignages innombrables de sympathie qui lui arrivèrent[2], la belle impatience de reprendre

  1. Lettre de Victor Basch, du jeudi 17 août 1899 : « Labori est entrain de renaître. Il est sous mes fenêtres, étendu sur la chaise longue, au milieu d’une pelouse, à respirer et à fumer. J’ai le ferme espoir qu’il pourra tenir audience mercredi au plus tard. »
  2. Dépêches des ministres, des principaux barreaux de France et de l’étranger, des associations républicaines, etc. — Les fils de Sadi Carnot provoquèrent un incident à l’occasion de la dépêche suivante de leur cousin : « Profondément Indigné, j’adresse à l’éloquent apôtre et au martyr de la justice et de la vérité l’expression de ma vive admiration. Paul Carnot. » Les journaux ayant fait suivre le nom du signataire de cette désignation : « neveu de l’ancien Président de la République », Ernest Carnot télégraphia au Temps : « Je vous prie de vouloir bien insérer la protestation des fils de l’ancien président Carnot contre l’usage du nom de leur père fait par votre journal dans les circonstances actuelles. » (17 août.) Sur un vif article de Pelletan dans le Matin, François Carnot expliqua que ses frères et lui réprouvaient l’attentat de Rennes, mais qu’ils ne voulaient pas « que le nom de leur père fût jeté dans les polé-