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Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1905, Tome 5.djvu/76

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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


l’intérêt que l’Allemagne avait encore, en 1894, à connaître le frein du 120 court[1] et le règlement sur ce canon.

Dans l’affaire de la dépêche Panizzardi, Freycinet se mit également avec Cuignet, qu’il avait promu au grade de commandant.

On n’a pas oublié que Cuignet, non seulement avait produit devant la Chambre criminelle la fausse traduction de la dépêche, telle qu’elle avait été confectionnée par Gonse, Du Paty et Henry, mais qu’il avait incriminé, devant Mazeau, Dareste et Voisin, « la bonne foi du département des Affaires Étrangères ». Delcassé, mis au fait, s’en était vivement expliqué avec Freycinet[2], et, comme Cuignet s’entêtait, Delcassé s’était, lui aussi, obstiné. Il écrivit de bonne encre à Freycinet qu’il ne laisserait pas diffamer son département « par un subordonné, accomplissant une mission officielle » ; en conséquence, il fera verser aux débats, devant les Chambres réunies, toutes les pièces, « authentiques, originales et concordantes » du dossier cryptographique :

La question sera nettement posée.

Oui ou non, les corrections apportées à la version première du télégramme du 2 novembre 1894 sont-elles justifiées ?

  1. Je reproduisis, dans le Figaro du 1er mai 1899, les principaux passages d’une brochure distribuée, en février 1894, aux officiers du 26e régiment d’artillerie et qui donnait les dessins, description, croquis et dimensions du canon de 120, la description (illustrée) du frein, etc. Ce règlement avait été reproduit à la presse régimentaire. L’article était signé : « Un vieux général d’artillerie ». — Sur la note de Deloye au sujet de l’obus Robin, voir p. 412.
  2. Lettre à Freycinet, du 10 février 1899.