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Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1905, Tome 5.djvu/96

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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


cielle du télégramme et, encore, deux autres lettres, de Paléologue et de Chamoin[1], où le général démentait que le diplomate eût cherché à lui dissimuler une pièce de son dossier[2], comme Cuignet l’avait fait raconter, alors que c’était Paléologue qui avait de lui-même fait voir le document à Chamoin. Les applaudissements éclataient à chaque instant dans cette Chambre qui avait acclamé Cavaignac, renversé Brisson, voté la loi de dessaisissement et qui ne se reconnaissait plus elle-même, oubliait ce qu’elle avait été hier, ce qui n’est pas la moindre qualité des gouvernements collectifs.

Delcassé dit qu’il ne faisait que défendre « le département qui représente la France devant l’étranger ». Mais, du même coup, il proclamait l’innocence de Dreyfus[3].

XI

Les trois Chambres de la Cour de cassation se réunirent en audience solennelle le 29 mai[4] ; le même jour, Déroulède paraissait devant la Cour d’assises[5].

Le hasard, peut-être aidé par Dupuy, avait préparé cette coïncidence, pour que chaque parti eût son

  1. Du 29 avril 1899.
  2. La copie du télégramme du 2 novembre 1894.
  3. L’ordre du jour de confiance fut adopté par 378 voix contre 54, les nationalistes, quelques royalistes et Cavaignac. Une partie de la Droite s’abstint.
  4. Elles siégèrent les 29, 30 et 31 mai pour le rapport de Ballot-Beaupré et le réquisitoire de Manau, le 1er juin pour la plaidoirie de Mornard.
  5. Audience des 29, 30 et 31 mai.