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Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1908, Tome 6.djvu/421

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LA REVISION


« avait bien mérité de la République » et « signalait à tous les ateliers, à tous les maçons présents et à venir, les votes de défaillance, de peur et de lâcheté d’un certain nombre de républicains » qu’il excommuniait, cela prêtait surtout au ridicule. Mais Jaurès et les socialistes tiennent le même langage, se reprochent comme une faiblesse d’avoir cédé, un instant, au premier mouvement, quand ils ont paru regretter, comme indignes de la République, les procédés de Mollin, et ils font grief à André d’avoir accepté ou requis la démission de « ce bon et courageux serviteur ». L’indignation de la Chambre n’a été qu’« hypocrisie », « impudence » et « pharisaïsme » chez les uns, « panique » chez les autres[1]. Jaurès allègue enfin les « fiches » de Guénée et d’Henry sur des hommes politiques, dont Targe a révélé l’existence à l’une des audiences du procès Dautriche[2], le même jour où Villeneuve a porté celles de Mollin et de Vadecard à la tribune de la Chambre.

Clemenceau, qui souhaitait la chute de Combes, se souvint des idées qu’il avait défendues pendant l’Affaire. Qu’André recommençât, « avec ou sans la franc-maçonnerie, les dossiers secrets de l’affaire Dreyfus », il n’y avait là, dit-il, « que du jésuitisme retourné ». Le secret, en lui-même, était un mal, invitait au mensonge, à la diffamation « pour perdre l’ennemi[3] ».

    que… Beaucoup, nous l’espérons, auront le temps de se ressaisir. Nos ateliers, en attendant, tiendront l’œil sur eux … » (Appel du 4 novembre, signé : le président du Conseil de l’Ordre Lafferre, député ; les vice-présidents : Sincholle, J.-B. Morin).

  1. Humanité du 5 novembre 1904.
  2. Voir p. 383.
  3. Aurore du 4 novembre 1904. — Picquart s’expliqua dans la Gazette de Lausanne : « Les pratiques de délation qui ont été