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Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1908, Tome 6.djvu/526

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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS

Dès qu’on eût saisi la lettre ci-jointe, on ouvrit une enquête discrète au Service géographique et au Service du Génie. Cette enquête n’aboutit pas. On omit de faire des recherches au 1er Bureau de l’État-Major de l’armée. Là, les plans directeurs sont enfermés dans une pièce où ils sont dans une armoire dont le mot de cadenas n’a pas été changé depuis le 1er juillet 1894.

Ces plans n’étant pas consultés souvent, on n’a pu avoir que peu de renseignements sur la question de savoir si on a pu les retirer sans, qu’on le sache pour les calquer ou les photographier.

(L’initiale D caractéristique peut désigner le capitaine Dr… qui avait travaillé pendant plusieurs semaines à la section des places fortes pendant son stage au 1er Bureau).

Il y a donc (d’après la lettre) eu relations, puis brouille ; l’auteur de la trahison cherche à renouer.

Il se peut donc que la lettre incriminée marque la fin de la brouille et que ce « canaille de D » soit la même personne que ladite lettre incriminée.

Résumé. — 1° L’officier (ou la personne), qui a livré les plans directeurs de Nice en avril 1894, peut avoir appartenu à la section des places fortes du 1er Bureau, puisque les plans s’y trouvaient.

2° Le nom du traître commence par un D.

3° Le personnage alors brouillé avec A cherche à renouer avec lui.

Conclusions générales :

Les faits énumérés ci-dessus BCD peuvent s’appliquer au capitaine Dr…

Dans ce cas, l’ami que A a près du colonel Davignon, le D qui a livré les plans de Nice, l’auteur de la lettre incriminée et le capitaine Dr… ne seraient qu’une seule et même personne.