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Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1908, Tome 6.djvu/545

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APPENDICE

Qu’elle n’est pas mentionnée dans un rapport d’octobre 1897 écrit de la main du général Gonse et intitulé « Bordereau des pièces secrètes établissant la culpabilité de Dreyfus en dehors de la procédure suivie devant le premier conseil de guerre du gouvernement militaire de Paris » ;

Qu’elle n’est pas mentionnée non plus dans trois rapports complémentaires du même officier général, datés de janvier, de mars et d’avril 1898 ;

Que, pour la première fois, elle est citée avec des indications incomplètes dans un cinquième rapport également daté d’avril 1898 ;

Et qu’elle n’apparaît comme accusatrice de Dreyfus, à raison de la phrase finale concernant l’organisation des chemins de fer, que dans le rapport du 1er juin 1898 dressé par le général Gonse et le lieutenant de réserve Wattinne ;

Attendu que ces diverses circonstances suffiraient à elles seules pour faire révoquer en doute la sincérité de la date « avril 1894 » apposée par Henry ;

Mais que la fausseté en est démontrée par des documents nouvellement découverts ;

Attendu, en effet, que, suivant procès-verbal du 17 octobre 1903, le capitaine Targe et les officiers d’administration Gribelin et Dautriche ont retiré d’un classeur, enfermé dans une armoire à archives du service des renseignements et contenant des bordereaux ou documents communiqués en avril 1895 au ministre de la guerre et au chef d’état-major, un bordereau du 1er avril 1895 signé du lieutenant-colonel Sandherr et auquel étaient jointes les copies des deux documents secrets placés dans une chemise qui porto la date du 1er avril 1895, écrite de la main de l’archiviste Gribelin ;

Attendu que ces copies sont celles de deux lettres adressées par l’agent R à l’agent A ; que la première lettre se terminant par la phrase relative à l’organisation des chemins de fer (c’est la pièce 26) est dans son entier ainsi conçue : « 28 mars, 3 heures du soir. Mon cher,