Aller au contenu

Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1908, Tome 6.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
50
HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


républicaine contre le parti clérical et les congrégations.

Plus de 300 voix approuvèrent cette déclaration de guerre[1].

Waldeck-Rousseau vit très bien que, tant que durerait la lutte contre les moines, les socialistes, engagés en première ligne, ajourneraient leurs projets de cité future ; mais il ne vit pas au delà.

Méline annonça la victoire prochaine de « la révolution sociale » : « Vous avez logé l’ennemi dans la place sous prétexte de la défendre[2]. » Clemenceau écrivit que « l’on s’apprêtait à continuer de parler sans agir[3] ».

VII

Waldeck-Rousseau, dès qu’il eut son vote de confiance, porta son projet d’amnistie au Sénat[4].

Il y avait, au Luxembourg, une commission chargée d’examiner une loi d’amnistie pour toutes sortes de délits de presse, de réunion, de grève, de désertion, de fraude, de pêche et de chasse, qui avait été votée l’année précédente par la Chambre[5]. Waldeck-Rousseau proposa d’y ajouter « tous les faits criminels ou délictueux connexes à l’affaire Dreyfus, ou ayant été compris dans une poursuite relative à l’un de ces

  1. L’ordre du jour de confiance fut voté par 317 voix contre 211. Ribot s’abstint. La moitié environ des progressistes (Poincaré, Cochery, Jonnart, Barthou) vota avec le gouvernement.
  2. Séance du 16 novembre 1899.
  3. Aurore du 17.
  4. 17 novembre 1899.
  5. 21 novembre 1898.