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Page:Jourde - Souvenirs d’un membre de la Commune.djvu/14

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non utilisables ou représentées par un personnel trop nombreux, c’est l’existence du forçat, une nouvelle condamnation au pénitencier à perpétuité ; pour ceux là, pour nos amis de la presqu’île Ducos et de l’île Nou, l’amnistie restait le seul espoir. Les événements ultérieurs ont prouvé qu’il n’y fallait pas compter.



Le 17 octobre, à six heures du matin, nous arrivons sur le quai d’embarquement ; en quelques minutes nous sommes installés à bord de la Rance.

Dans la batterie qui nous est destinée, on met aux fers quatre déportés, qui vont répondre devant le conseil de guerre à une accusation de tentative de meurtre, accomplie dans les circonstances suivantes :

Les déportés, à l’île des Pins, étaient répartis sur cinq emplacements appelés communes ; ils devaient désigner parmi eux, pour chaque commune, trois délégués chargés de la surveillance et de la distribution des vivres et des vêtements. L’un de ces délégués fut accusé par ses camarades d’avoir retardé la distribution des vêtements qui lui avaient été remis. Une rixe s’en suivit. Le délégué fut assez malmené et il dut être transporté à l’infirmerie. Ses blessures étaient, d’ailleurs, sans gravité, car je le