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Page:Jourde - Souvenirs d’un membre de la Commune.djvu/22

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bourg de Nouméa, conduisant à l’anse Vata, à quatre kilomètres. L’anse Vata, l’un des endroits les plus pittoresques des environs, n’a d’autre habitation qu’un café-restaurant délicieusement situé, ce qui ne suffirait pas à expliquer l’établissement d’une route, alors que le reste du territoire en est à peu près dépourvu ; mais le gouverneur possède, de ce côté, une charmante résidence d’été. Cette considération seule répond aux critiques malintentionnés qui avaient demandé que les fonds, inutilement dépensés, fussent consacrés à faire venir de la Dumbea, rivière qui coule à deux lieues de Nouméa, l’eau indispensable aux malheureux habitants du chef-lieu de la colonie.

Ce travail de si grande importance, facile à exécuter avec l’armée de travailleurs à la disposition des autorités coloniales, est, disons-le, terminé sur le papier depuis plus de huit années.

Que deviennent donc les dix millions jetés, par la métropole, dans cette colonie pénitentiaire ? Les trop nombreux fonctionnaires qu’on y emploie pourraient seuls nous renseigner. Ainsi que l’a dit M. Paul Merruau : « Il semblerait que la colonie fût faite pour les emplois et non les emplois pour la colonie. »