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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/162

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JANVIER-FÉVRIER 1895.

teurs, armateurs, commerçants, et caractérisées par des appellations particulières (marécar, lebbé[1], etc.). Ils professent un mahométisme fort altéré. Ils ont des écoles spéciales où leurs enfants ne font pas autre chose que lire, apprendre par cœur et réciter, du matin au soir, le Qoran en arabe : on ne le leur explique jamais. Ils parlent exclusivement tamoul, mais dans leurs relations entre eux, ils écrivent leurs actes officiels au moyen de l’alphabet arabe adapté plus ou moins exactement au phonétisme dravidien. On en jugera par le contrat de mariage suivant que mon père, ancien Président du Tribunal de Karikal, vient de me remettre sous les yeux ; il l’avait fait copier en 1869 sur le registre authentique du cazi, et je le reproduis textuellement :

هجرة ايرت ذوت نارعتيضاماند ربيع الاءر ماشم رندانتيشك شلّم كروتهجرة ايرت ذوت نارعتيضاماند ربيع الاءر ماشم رندانتيشك شلّم كروت ورشم اوَن ماشم ٨٢ تيش

ءبد العادر مريكاير مكنار قادر كند مريكايـر كُ شـنّ تمـــفِ مريكاير مكظان ابراهِم نا چياضي نكاح مدكر كضريل ارنت ارون مريان شين دنم فرتمنون كيدداك فندي نكفنار كيكول وراكن يضفتنُّ شين ثــن ادمي نــوت اُنّ

ويد انث حسن مريكاني ويدكُ مــيــرك صحب مــريــكــايــن
  1. Les marécars sont généralement armateurs ; les lebbés forment la « caste » la plus considérée. L’étymologie de ces mots est fort obscure : on a vu dans lebbé une altération de ’Arabî. Sur la côte occidentale, les Musulmans « natifs » sont appelés maplets. Les Anglais écrivent Lubbye, Moplah.