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JANVIER-FÉVRIER 1895.

par و, par ي précédé évidemment d’un fatha souvent omis (les autres signes vocaliques brefs et le tachdid manquent aussi très souvent) ; il n’y a pas de dans le texte ci-dessus.

Quant aux consonnes, க​ devient ك, qu’il soit prononcé k ou g ; ச​ ش ; ச்ச​​ (tch) چ ; prononcé t ou d uniformément ڊ, dal sous-ponctué ; த​​ t et d dental, ث, ت et د ; ​ப​ prononcé b ب​, prononcé p ب̇, fa sous-ponctué ; ற​, prononcé ť et ď dental mouillé, est confondu avec த​​ ; la nasale ங​ devient غ ou ڤ ; ண​, ந​​ et ன​​ font ​ن ; ம​​ est م ; ​ய, ர​, ல​, வ​ sont remplacés par ي, ر, ل, و ; ற​ prononcé ŕ, r fort, est confondu avec ​ர​. Enfin les deux cérébrales en ​ள et ​ழ sont uniformément transcrites ب̇ zâd sous-ponctué ; cette transcription est très remarquable, mais il est assez difficile de l’expliquer : le ள​​ est prononcé l cérébral dans tout le pays tamoul, et même dans tout le drâviḍa ; le ழ​ est prononcé de même à l’intérieur, mais, sur la côte, il est devenu j français dans le sud, et a fait place à une aspiration douce dans le nord ; les linguistes y voient volontiers un r cérébral originaire ; on ne le retrouve, outre le tamoul, qu’en vieux canara où sa forme graphique ೞ​ dérive visiblement du ಱ​, ற​ tamoul. La représentation de ச​ par ش et non par س, est toute naturelle, ச​ étant proprement ç, la première sifflante श​ du sanscrit.