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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/31

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LA FIN DE L’EMPIRE DES CARMATHES.

clamer l’amnistie générale. Seulement il annexa au domaine plusieurs terres qu’il avait données en fief aux seigneurs an commencement de sa carrière, et depuis ce temps il mit une certaine distance entre sa maison et les familles seigneuriales du pays.

À peine ce danger était-il surmonté qu’il en survint un autre. Deux émirs, le kādhī de Qârout, district aux environs de Wâsit, et un des officiers de Khomārtekīn qui, après le départ d’Oksok-Salār pour la Syrie, avait la plus grande autorité dans le pays de Basra, entreprirent une expédition à Lahsa pour s’en rendre maîtres. Abdallah, faisant contre mauvaise fortune bon visage, les reçut avec une grande bienveillance, sans toutefois les inviter au château, et leur donna le conseil de poursuivre leur chemin vers Oman où ils trouveraient des trésors immenses. Prié de leur fournir des guides, il fit venir quelques khāridjites du désert entre l’Omān et le Bahraïn, et leur donna secrètement l’instruction de les faire marcher jusqu’au jour où la provision d’eau serait épuisée, puis de les abandonner en un lieu dépourvu de puits. De tous ces hommes il n’en revint qu’un seul qui s’était enfui sans savoir où son cheval le menait. Cet événement se passait en 474.

Abdallah n’était pas encore entièrement maître du Bahraïn ; la province d’al-Katīf et l’île d’Owāl obéissaient à la famille de Yahya ibn ‘Abbās. Il est probable que ce prince mourut peu de temps après la défaite finale des Carmathes, car nous trouvons dans la troisième qacīda en mīm la preuve que son