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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/335

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QUELQUES MOTS D’ASTROLOGIE TALMUDIQUE.

Raši, le commentateur, interprète le texte talmudique ainsi :

לכתוב דרך הילוכו ותקיפתו ומצי אצלו תמיד

« Mercure trace la voie du soleil et sa révolution ; il se trouve toujours avec lui. » L’interprétation de Rasi repose sur une tradition qui remonte aux Chaldéens et qu’on trouve (iii, R. 57-57 a) où, parmi les sept paires d’étoiles appelées « maši », on place ensemble Nabu et Sarru. Or Sarru le roi = Marduk ou soleil (voir v, R. 46, 8 a-b) et Nabu représente Mercure comme nous allons le voir (voir aussi v, R. 46, 30 a).

Or sur quoi est fondée cette donnée que Mercure est toujours auprès du soleil ? Sur l’observation. Les Chaldéens, on l’a dit, tout en ayant pour but unique l’astrologie, ont fait par surcroît de l’astronomie. Comme les alchimistes ont été des chimistes, les astrologues ont été des astronomes. Ils ont vu et souvent bien vu. Ils ont énoncé un certain nombre d’observations et même de lois qui sont ce que l’antiquité a fourni de plus exact sur ce sujet, et que la science moderne ratifie. Pour ne considérer que ce qui nous regarde ici, ils ont nettement distingué les cinq planètes (Uranus et Neptune leur étaient inconnues), des étoiles et entre elles. Si nous faisons abstraction d’une prétendue planète nouvelle baptisée du nom de Vulcain et qui serait intra-mercurielle par rapport au soleil, mais qui est encore dans le domaine des conjectures. Mercure est bien la pla-