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JANVIER-FÉVRIER 1895.

Le Chaddanta-Jâtaka, dont le héros est un éléphant qui, d’après ce titre, aurait eu « six défenses », est représenté, dans la littérature bouddhique du Nord, du Sud et de l’Est, par plusieurs versions distinctes, que je me propose d’étudier parallèlement. Mais ce Jâtaka n’est pas le seul qui ait un éléphant pour héros, et il me paraît à propos de commencer par jeter un coup d’œil rapide sur différents textes qui appartiennent, comme le 514e Jâtaka, à ce que je crois pouvoir appeler « le groupe des Jâtakas de l’Éléphant ». J’entends par là ceux dans lesquels le Bodhisattva est éléphant. Il n’est pas question de ceux où figurent des éléphants qui ne sont pas le futur Buddha.


I. — LES JÂTAKAS DE L’ÉLÉPHANT.

Je choisis dans le Tipiṭaka pâli cinq textes qui nous représentent le Bodhisattva vivant comme roi d’éléphants. Ce sont les Jâtakas 72 et 514, où il est qualifié Nâgarâja « roi des Éléphants » (le birman dit : Chaṅ-phrû[1] « éléphant blanc ») ; — le Jâtaka 455 où il est qualifié Nâga « éléphant » (le birman dit encore : Chaṅ-phrû) ; — le 122, où il est qualifié Hatthî « éléphant » (le birman dit de

    phants. Le no 2 des manuscrits laociens provenant de la mission Pavie porte même le titre de Histoire du pays des millions d’éléphants et du parasol blanc.

  1. ဆင်းဖြူ.