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JANVIER-FÉVRIER 1895.

I. — Première version pâlie. Jâtaka 514.

La première version pâlie est le Jâtaka 514 — le quatrième des dix textes formant la section. Tim̃sanipâta, c’est-à-dire ayant un nombre de stances (gâthâs) supérieur à trente et inférieur à quarante. Celui des stances du Chaddanta n’est pas le même dans tous les manuscrits. Le manuscrit singhalais du texte (no 136 du fonds pâli de la Bibl. nat.) lui en attribue trente-sept ; mais j’en trouve quarante et une dans le manuscrit birman du texte (no 135 du même fonds) et dans le manuscrit pâli-birman (no 146) qui, outre le Commentaire, ajoute une traduction birmane au texte pâli[1]. Or ce chiffre de quarante et un dépasse la mesure et devrait conséquemment faire ranger le texte qui l’atteint dans la section suivante, Cattâlisanipâta. Mais il se trouve que les trente-six premières stances et la stance finale sont les mêmes dans les trois manuscrits ; d’où je conclus que les stances 38-40 des manuscrits birmans doivent avoir été ajoutées postérieurement. Et, en effet, ces stances font partie du Samodhâna, c’est-à-dire de l’identification des personnages du Jâtaka, identification qui, d’ordinaire, ne fait pas partie du « texte » et se trouve seulement dans le « Commentaire ». D’où vient donc que ces stances de Samodhâna ont été introduites dans les manuscrits birmans ? Apparemment de ce

  1. Le Chaddanta se trouve dans le cinquième volume du Jâtaka de M. Fausböll, le dernier paru. Mais je n’ai pas vu ce volume et j’ignore combien de stances le savant éditeur donne à notre texte.