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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/57

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LE CHADDANTA-JÂTAKA.

n’est, pas plus que Chaddanta, un nom propre. À vrai dire, le héros du récit n’a pas de nom ; il n’est désigné que par des épithètes dont la principale est Chaddanta. Lorsque le « texte » parle des défenses, il n’en dit pas le nombre, mais il met une fois dans la bouche de son héros cette phrase significative : « Elles sont nombreuses les magnifiques paires de défenses que j’ai comme (en ont eu) mes pères et mes aïeux[1]. » Je conclus de là que cet éléphant appartenait à une famille hors ligne, où l’on avait, de père en fils, plus de deux défenses, dont le nombre, à cause du qualificatif chabbisâna, doit être fixé à six. Mais telle n’est pas l’interprétation du « Commentaire ».

D’après le Commentaire, le nom de Chaddanta (qu’il paraît préférer) viendrait de ce que les défenses émettaient des rayons de six couleurs[2]. Il le dit et le répète ; et la traduction explicative birmane ne manque pas, chaque fois que revient le mot Chabbisâna, de bien spécifier qu’il s’agit de défenses à six « couleurs » (aroṅ)[3]. On pourrait mettre le texte et le commentaire d’accord en supposant six défenses qui auraient chacune sa couleur propre. Mais ce serait une interprétation subtile et inexacte ; la véritable pensée du commentateur doit être que le Chad-

    le Mâlâlankaravatthu, ne parlent d’un éléphant quelconque dans leurs récits, assez concordants, de la conception de Siddhârtha.

  1. Bahû hi me dantayugâ ulârâ ॥ ye me pituñca pitâmahânâm̃ ॥ ॥.
  2. Dantâ… chabbannâhi ramsihi samannâgatâ. — Chabbannarasmisamujjalâ da : itâ.
  3. အရောင်.