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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/71

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LE CHADDANTA-JÂTAKA.

Madda et de la première épouse de ce roi, sous le nom de Subhaddâ ; devenue nubile, elle est unie au roi de Bénarès qui ne tarde pas à en faire son épouse préférée, la première ou « l’aînée » de ses 16,000 femmes. La puissance mystérieuse qui règle le Karma était donc à la dévotion de l’épouse jalouse. Telle est la version du Sud ; d’après la version du Nord, Bhadrâ renaquit à Bénarès comme fille de Khandita, conseiller du roi. Ge roi, que le Commentaire pâli ne nomme pas, mais que le texte sanscrit appelle Brahmadatta, la remarqua, l’épousa et la mit à la tête des 1,000 femmes de son gynécée. Le lecteur peut remarquer la sobriété relative du Kalpa-dr.-av. qui donne 1,000 femmes au lieu de 16,000 au roi de Bénarès, 500 sujets au lieu de 8,000 au Chaddanta. Dans toute cette histoire, pour l’exubérance, l’hyperbole, l’extravagance, c’est le Sud, non le Nord, qui a la palme.

Les versions chinoises nous donnent ici des noms nouveaux et difficiles. D’après la première, la morte renaquit dans la maison du roi Pi-ti-hi et fut mariée au roi Brahmadatta (Fan-mo-ta). Le chinois Pi-ti-hi-wang correspond au pâli Maddarâja (roi de Madra) ; mais il ne paraît pas possible d’identifier Pi-ti-hi avec Madda ou Madra. Ces trois caractères pourraient représenter Videhi ou Vaidehi ; mais le féminin ne s’explique pas. Et comme ils ne sont pas suivis du caractère kwĕ, ils ne doivent pas former un nom de pays. La deuxième version est encore plus obscure ; elle ne dit pas le nom du père ni peut-être le