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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/95

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LA PRIÈRE CANONIQUE MUSULMANE.

ment pâlie, semblent indiquer qu’il ne faudrait pas abaisser au-dessous de la fin du siècle dernier la date où les parties anciennes de ce manuscrit ont été copiées ; or le poème kurde fait incontestablement partie de ces dernières. Quoi qu’il en soit, ces vers sont le plus ancien texte kurde que l’on connaisse, du moment que l’on ne possède pas les ouvrages des huit poètes dont les noms ont été cités par Alexandre Jaba[1]. On sait à quel point sont rares les documents écrits relatifs à la langue kurde, dont on n’a guère commencé à s’occuper en Europe que depuis une centaine d’années environ[2]. Le poème anonyme qu’un hasard m’a fait découvrir sera donc, à ce point de vue documentaire, le bienvenu.

Le reste du manuscrit contient de copieux extraits des œuvres des poètes persans, surtout des plus récents de la période classique, c’est-à-dire de ceux qui ont écrit dans le xve siècle ; il suffira de citer les noms de Hilâli[3], de Qâsim[4], de Çâïb[5], de Sâqî[6]. Il est impossible d’inférer quoi que ce soit de la pré-

  1. Recueil de notices et récits kourdes, p. 7 et suiv. Ce qui précède a été écrit avant la publication du Kitâb el-hadiyyèt el-ḥamîdiyyé de Yousouf Ẓiyâ-ud-dîn pacha (voir ce recueil, numéro de novembre-décembre 1893, p. 545), qui renferme une chrestomathie d’anciens auteurs.
  2. Comparer Lerch, Forschungen über die Kurden und die iranischen Nordchaldäer (Saint-Pétersbourg, 1857, 2te Abtheilung, introduction).
  3. Cf. Hammer, Geschichte der schönen Redekünste Persiens p. 368.
  4. Cf. id. opus, p. 385.
  5. Cf. id. opus, p. 393.
  6. Cf. id. opus, p. 374.