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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/961

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NOUVELLES ET MÉLANGES.

Nous pouvons suivre le nom du dieu Immer plus bas encore. Sur une liste datée du règne de Nabonide (Str. Nbn., 696) je relève parmi d’autres noms divins celui d’une déesse Im-mir-tou qui appartient sans doute à la classe des déesses qu’on a qualifiées de grammaticales : le féminin Immirtou suppose un masculin Immirou, de même que Anat suppose Anou ou Belit, Bel.

Enfin l’histoire même du signe Idéogramme Rammân ou Adad vient à l’appui de ces témoignages directs pour prouver l’existence d’un dieu Immer correspondant à Idéogramme Rammân ou Adad. On sait par le syllabaire Sc, l. 285 et suiv., que Idéogramme Rammân ou Adad avec la valeur ni équivaut à pouloukhtou, râmânou, emouqou, zoumrou, et avec la valeur imi à shamou, irtsitou, akhou, didou, shârou, zounnou, douppou. Dans la série classée sous la valeur ni nous distinguons à première vue deux familles de sens bien distinctes, d’une part pouloukhtou « la crainte », emouqou « la puissance », d’autre part râmânou « lui-même » et zoumrou « le corps ». Nous avons déjà vu qu’il faut chercher le lien qui les rattache l’une à l’autre dans le nom de Rammân qui, d’un côté, comme dieu du tonnerre, amenait naturellement l’idée de crainte et de puissance et qui, d’un autre côté, entraînait par homophonie le pronom râmânou et par suite zoumrou qui n’est ici qu’un synonyme de râmânou (cf. en hébreu עצם. Dans la seconde série classée sous la valeur imi nous pouvons distinguer également deux groupes : d’une part didou (ou ṭiṭou) « l’argile », « le vase d’argile », akhou[1] « le

    a pu donner une forme mer, par la chute de la consonne faible. La forme « accadienne » mer, ou avec redoublement mer-mer, pourrait donc représenter une prononciation réelle. Ce fait est d’ailleurs confirmé par K 2100 où se trouve mentionnée, parmi les équivalents de Idéogramme Rammân ou Adad, une lecture mer. On peut comparer Dadou ou Dadda (pour Adad). Cette prononciation דד pour הדד se retrouve dans le nom de l’ami de Job בלדד (pour בעלהדד) et dans celui de l’Iduméen בדד (d’après M. Halévy, pour אביהדד). Enfin les deux noms cités dans le Corpus (Pars Aram. nos 107 et 110) doivent être lus דדעלה et דדביר et sont, pensons-nous, pour הדדעלה « Hadad est sublime » et הדדאבּיר « Hadad est fort ».

  1. Akhou est sans doute à rapprocher de אח (Jérémie, xxxvi, 22). Ce