Aller au contenu

Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’un peu plus loin, elle suffit pour faire tourner plusieurs moulins considérables. Il est des temps où le volume d’eau qui sort de cette fontaine, que je puis appeler le petit Vaucluse, est bien moindre, et suffit à peine aux besoins des blanchisseuses qui ont établi leurs atteliers sur ses bords.

Nous dinâmes avec les voyageurs de la diligence de Paris à Besançon. Le repas mal servi fut gai, et la plaisanterie d’un bon genre. Dans ces rencontres, l’on trouve toujours quelqu’individu d’une espèce particulière, qui cherche à attirer sur lui l’attention des autres par des citations d’aventures, par de bons mots, ou de profonds raisonnemens qui sont le plus souvent très-peu à la portée de ceux à qui ils sont adressés. Parmi les voyageurs de Besançon, était une Dame fort jolie, qui, avec toute la légéreté d’esprit possible, tourmentait un jeune abbé de seize ans, qui était encore