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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/109

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chevaux allaient le pas, nos cris les faisaient redoubler. À chaque village que nous traversions, nous demandions son nom, espérant que ce serait St. Florentin. Enfin, croyant en être encore très-éloignés, nous passâmes auprès de quelques maisons : comment s’appelle cet endroit, demandai-je à un petit garçon qui jouait ? — St. Florentin, Monsieur. — Cela n’est pas possible. — La même réponse, faite par diverses personnes, nous convainquit qu’en effet nous étions arrivés au lieu de notre couchée.

Nous descendîmes à l’auberge que les voyageurs ont surnommé la grande étrille. Les hôtes sont honnêtes : si l’on est bien servi à table, par contre les lits sont détestables. L’aubergiste a plusieurs enfans ; ils sont tous d’une grandeur extraordinaire, les filles, dont nous fûmes curieux de mesurer la taille, ont cinq pieds, cinq, six pouces et sept pouces de hauteur.