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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/23

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que les marchands de cochons poussaient ces Messieurs, l’anier, qui était un personnage plaisant, montait sur l’impériale du carrosse, pour jouir à son aise du spectacle vraiment comique qu’il avait sous les yeux.

J’aime cet homme, il est observateur, la rencontre la plus bizarre lui fournit l’occasion de voir comment tous ces individus ainsi rassemblés viendront à bout de passer et de continuer leur route : pour ne perdre aucune scène de détail, ne pouvant gravir sur la neige, il monte sur la voiture la plus élevée ; de-là il découvre les quatre Allemands, courant çà et là, criant à perdre la tête à leurs nombreux troupeaux, qui s’engageant parmi les chevaux et les voituriers qui veulent les éviter, en reçoivent mille coups, et poussent de vrais cris de cochons. C’est à qui augmentera le bruit ; les uns rient, les autres font