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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/45

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rouges et noirs suspendus sur votre tête, vous font faire des réflexions sur la faiblesse de votre existence : si un seul caillou, qui ne tient que par une branche de lierre, vient à se détacher, il peut entraîner une masse énorme, capable de vous réduire en poudre. À votre gauche est un torrent, derrière lequel la montagne s’élève en amphithéâtre ; des brouillards coloriés par le soleil la font paraître tantôt verte, tantôt violette, puis bleue.

Le sapin est presque le seul arbre que l’on trouve dans ce canton ; il semble être le roi de ces forêts, comme il l’est de celles de la Suisse : je n’en ai cependant pas vu un seul d’une grosseur un peu remarquable.

Nous voici enfin dans la plaine ; la neige commençait à fondre, le chemin était affreux ; après une marche assez longue, nous arrivons à St. Lau-