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Page:Journal de Gouverneur Morris.djvu/218

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ANNÉE 1791

19 janvier. — Retour à Paris. Visite à Mme de Flahaut. Elle se plaint amèrement de la froideur et de la cruauté de l’évêque d’Autun. Il est élu membre du département de Paris et se démet de son évêché. Il la traite bien mal. Sa passion pour le jeu est devenue extrême, et elle m’en donne des exemples qui sont ridicules. Il arrive et je m’en vais. Je rends visite à Mme de Chastellux, et vais avec elle dîner chez la duchesse d’Orléans. Son Altesse Royale est ruinée, c’est-à-dire qu’elle est réduite de 450,000 francs à 200,000. Elle me dit qu’elle ne peut pas donner de bons dîners, mais que si je veux venir jeûner avec elle, elle sera heureuse de me voir.


21 janvier. — Ce soir, chez Mme de Staël, je rencontre la haute société. Je reste quelque temps à causer avec différentes personnes, mais tout cela est sans importance. Ce matin Ternant vient déjeuner avec moi. Il a été nommé ministre plénipotentiaire aux États-Unis dimanche dernier. Nous nous entretenons de sa mission. Il désire me voir nommer ici. Je lui dis que j’ai compris, par de Moustier, qu’on avait demandé Carmichael. Il répond que, s’il n’est pas trop tard, il fera changer cela. Il me tiendra au courant de ce qu’il saura.

Je vais au Louvre. M. de Flahaut a voulu me voir. Il me parle d’envoyer de la quincaillerie en Amérique, un de ses amis étant à la tête d’une usine considérable. Je lui dis que son ami peut venir me voir un matin et que je lui