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Page:Journal de Gouverneur Morris.djvu/222

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JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS

23 janvier. — La Caze me répète encore aujourd’hui que Jefferson a fait à mon sujet à Robert Morris une promesse impossible. Il me dit avoir appris du colonel Smith que la seule objection à me faire entrer dans le corps diplomatique était dans mes autres occupations. À trois heures et demie, je me rends chez Mme de Flahaut. L’évêque d’Autun est avec elle. Je prends note de la personne que les coloniaux désirent avoir comme ministre, puis vais dîner avec M. de Montmorin. Je rencontre Ternant, Montesquiou arrive après le dîner et dit qu’il désire me voir. Je pars avec Ternant. En voiture, il me dit qu’en entrant dans la cour de Montmorin et en voyant ma voiture, il a eu l’occasion de faire remarquer que ma nomination de ministre des États-Unis serait une bonne chose ; à quoi Montmorin répondit qu’elle lui plairait beaucoup. Ternant lui dit alors qu’il serait facile de l’obtenir, puisqu’il n’y aurait qu’à en exprimer le désir à M. Jefferson. Montmorin répliqua qu’une autre personne désirait ce poste, à savoir Carmichael. Il demanda si c’était lui ou ses amis qui le désiraient, mais, avant d’obtenir une réponse précise, ils entrèrent au salon. — Je vais ensuite prendre le thé avec Mme de Chastellux et souper avec la princesse. Belle journée, mais pluie fine le soir. Montmorin m’a dit que les nouvelles de Strasbourg ne reposaient sur rien.


25 janvier. — Ternant vient ce matin. Il me dit que la nomination d’un ministre des colonies subira de longs retards. Il voudrait que je conférasse avec le Comité du commerce. Je promets de le faire, si on le désire. Il demande que je fasse part à Montmorin de la somme que je juge nécessaire à un ministre de France en Amérique ; je le ferai quand il me dira que la nomination est effective. À trois heures, je vais dîner chez Mme de Staël qui n’est pas encore rentrée. Pendant ce temps, je vais au Louvre où l’on est à dîner. Mme de Flahaut est malade et se couche. Je retourne