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Page:Journal de Gouverneur Morris.djvu/328

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JOURNAL DE GOUVERNEUR MORRIS.

la cour du château, à cause de l’indignité de sa conduite hier. M. Pétion est également accueilli par une bordée d’injures. Le résultat de l’émeute n’est donc point celui qu’en espéraient les auteurs. Je rends visite, après dîner, à M. de Montmorin. Il s’attribue le mérite de ce qui s’est déjà fait et se fait actuellement, « car, dit-il, Dupont est venu me voir, et en me quittant s’est rendu chez Monciel, » etc. Or, Brémond m’a dit qu’il avait trouvé Dupont profondément endormi, et qu’il l’avait fait lever pour aller chez Monciel, après m’avoir quitté ce matin. Après dîner, nous nous promenons dans le jardin avec lui, Malouet et Bertrand, tout en réfléchissant sur l’état des choses. Pour les mettre à l’épreuve, je leur indique les mesures qui mettraient fin à tous les troubles, mais ces mesures sont dangereuses. Quand nous entrons dans le cabinet de M. de Montmorin, il se sent indisposé.


24 juin. — Brémond vient me raconter ce matin sa conversation avec Servan, ex-ministre de la guerre, qui va prendre le commandement dans le sud de la France. Il s’attend à l’établissement d’une grande République, et invite Brémond à diriger les Finances. Brémond espère graduellement en approfondir les secrets. Je fais pour Monciel le brouillon d’une réponse à l’Assemblée. Si elle ne rougit pas de l’inconsistance de sa conduite, elle se montrera dure pour les ministres. Je vais à la Cour. Le roi reçoit aujourd’hui une partie de la milice. Le dauphin porte l’uniforme de la garde nationale.


25 juin. — Le roi a reçu de Picardie des offres de secours. Je donne à Brémond quelques indications, et il écrit sous ma dictée un plan à soumettre par le roi à l’Assemblée ; il ne finit qu’après minuit.


26 juin. — Ce matin Brémond vient me dire que Mon-