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Page:Journal de Gouverneur Morris.djvu/371

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APPENDICE.

Les militaires qui, comme tels, lèvent les yeux sur le souverain, sont un peu moins factieux qu’ils ne l’étaient, mais c’est plutôt une cohue qu’une armée qui, à ce que je crois, épousera fatalement la cause des aristocrates ou des jacobins ! Le parti moyen est dans une étrange position. À l’Assemblée, il suit les conseils des jacobins plutôt que de paraître attaché à l’autre parti. La même timidité se montre en dehors de l’Assemblée dans les grandes occasions, mais comme le torrent de l’opinion publique a arraché les aristocrates du sommet de leurs prétentions absurdes, et que le parti moyen commence à s’alarmer des extrémités auxquelles on l’a poussé, ces deux partis pourraient s’unir s’il n’y avait pas d’animosité personnelle entre leurs chefs.

Ce parti moyen serait le plus fort si la nation était vertueuse, mais, hélas ! ce n’est pas le cas ; je crois donc qu’il ne servira que de marchepied à ceux qui pourront trouver avantageux de changer de côté. Cependant, parmi toutes ces confusions, la confiscation des biens d’Église, la vente des domaines, la réduction des pensions et la destruction des offices, et surtout le papier-monnaie, ce grand liquidateur de la dette publique, cette nation poursuit son chemin vers une nouvelle forme d’activité énergique qui se fera sentir, à mon avis, dès qu’un gouvernement vigoureux sera établi. La confusion intermédiaire fera surgir des hommes de talent pour former le gouvernement et en exercer le pouvoir.