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Page:Journal des économistes, 1891, SER5, T8, A50.djvu/126

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COMPTES RENDUS. 127 offre trop d’ane part et exige aussi, d’autre part, une contribution rela- tivement 61evee. Sa sollicitude coiite vraiment bien cher. La loi a done le double tort et de violenter indirectement les ouvriers et de leur imposer une epargne que la plupart d’entre eux trouvent excessive. Et les patrons? M. Vermont pr^voit d’incessants conilits entre eux et leurs ouvriers. En voici un qui travaille ; il est embarrassé, la mine est Ici... II faut qu’il verse pour constituer a ses ouvriers une retraite dont- il sera lai-meme prive ! Plus ses ouvriers seront pr6voyants, plus il sera impose. En voici un autre qui a fait fortune ; celui-la est exonere. m Tel industriel fera la lecon a ses salaries. « L’Etat vous exploifce, leur dira-t-il, ne versez rien ». Et les ouvriers s’inclineronl. II embau-^ chera, de preference, ceux qui partageront ses id^es. Ce sera une baisse des salaires a br^ve echeance, sans ’compter que- nombre de capitaux se retireront de Tindustrie. M. Vermont ne craint pas d’afflrmer que ce qu’on propose, c’est une prime a Tegoisme et a la routine, un imp6t sur le progrfes et sur le devouement. II s’effraie des obligations qui incomberont, d’un autre- c6t6, a I’Elat. On est en presence d’un alea formidable, dit-il. La France ne pent pas supporter de pareilles charges. A I’heure qu’il est, elle est le pays le plus impost de TEurope. Le projet est done inex^cutable. L’auteur de la brochure blague de la proposition tout ce qui est exces- sif, irrealisable ou nuisible. II voudrait n’appeler au b^n^tice de la loi que ceux qui auraient exprim^ la volonte formelle, et par ^crit, d’y participer. Le projet maj ore des deux tiers les rentes viageres liqui- dees par la caisse nationale des retraites et assurees, soit (art. 16) par- dix ann^es de versements successifs, soit (art. 17) par les societes de secours mutuels. On garderait ces dispositions, mais en les modiflant ; de telle sorte a que I’Etat viendrait en aide, d’une part a ceux dont la perseverante 6pargne et I’efTort personnel auraient assure un raorceau de pain a leurs vieux jours, et, d’autre part, recompenserait ceux qui, plus meritants encore, se seraient preserves presque toute leur vie cen- tre la triple in validite de la maladie, des accidents et de la vieillesse. II s’agirait done, selon M. Vermont, d’abaisser le maximum des pen- sions donnant droit aux liberalites de I’Etat, de les fixer, par exemple, a 240 ou 300 ffancs. On reduirait leur majoration de moitie, de facon qu’elles fussent liquidees a 300 ou 450 francs. Quant aux assurances sur- la vie, on attendrait, pour s’en occuper, qu’on dt constitue d’une ma- ni^re suffisante les pensions viageres. Enfin il faudrait apporter quelques- modifications a la loi sur les soci6t6s de secours mutuels pour qu’elles-