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Page:Journal oeconomique - avril-juin 1752.djvu/244

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ne ſe gâteroient point & ſe planteroient à coup ſûr avec avantage en Italie ou même en Suéde ? Combien la réuſſite de ce ſeul eſſai n’épargneroit-elle pas de ſommes à l’Europe.

Quoiqu’il ſoit aiſé de concevoir combien une connoiſſance ſolide des plantes peut procurer d’avantages à un ſage Œonome, les perſonnes mêmes qui en ſont convaincues ſemblent ſouvent déſapprouver les ſoins ſcrupuleux avec leſquels les Botaniſtes examinent une mouſſe ou un champignon. Ces objets, ſelon eux, ſont trop vils pour mériter une pareille attention. Ils demandent ſans ceſſe : À quoi cela ſert-il ? Je conviens qu’il y a bien des choſes dont nous ne ſçavons pas l’utilité ; mais le tems nous l’enſeignera auſſitôt que nous les éprouverons & que nous les connoîtrons ſuffiſamment. La nature n’a rien fait d’inutile ; tout le monde en convient. Demandez au Lappon ſi la mouſſe cenſée inutile preſque par-tout l’eſt auſſi pour lui, & il vous répondra que les bruyères qui en ſont couvertes lui