Page:Journal officiel de la République française sous la commune, du 19 mars au 24 mai 1871.djvu/166

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Art. 5 : Toute exécution d’un prisonnier de guerre ou d’un partisan du gouvernement régulier de la Commune de Paris sera, sur-le-champ, suivie de l’exécution d’un nombre triple d’otages retenus en vertu de l’article 4, et qui seront désignés par le sort.

Art. 6 : Tout prisonnier de guerre sera traduit devant le jury d’accusation, qui décidera s’il sera immédiatement remis en liberté ou retenu comme otage. A Paris, le 2 prairial An 79 (5 avril 1871)


RAPPORT

DU DÉLÉGUÉ A LA GUERRE AUX MEMBRES DE LA COMMISSION EXECUTIVE.

Citoyens,

Depuis mr.n entrée en fonctions, j’ai cherché à me rendre un compte exact de la situation militaire, tant au point de vue de ce qui motive une agression ^ue rien ne justifie qu’à celui de ses résultats.

Le motif paraît être, en première ligne , d’effrayer la population, en second lieu nous faire dépenser en pure perte nos munitions, enfla masquer un mouvement sur notre droite pour occuper les forts de la rive droite.

Jusqu’à ce jour, l’espoir coupable de l’ennemi a été frustré, ses tentatives repoussées.

La population e^^t restée calme et digne, et si nos munitions ont été gaspillées par des soldats trop jeunes, ils acquiire it chaque jour, par la pratique du feu, le sang-froid indispensable à la guerre.

Quant au troisième point, il dépend plus des Pi’ussiens que de nous. Is’canmoins, nous veillons.

Au point de vue de l’action, elle se résume ainsi : soldats excellents, officiers mêlés, les uns très-bons et les autres très-mauvais. Beaucoup d’élan, assez peu de fermeté. Quand les corniiagnies de guerre seront formées et dégagées de l’élément sédentaire, on aura une troupe d’élite dont l’effectif dépassera 100,000 hommes. Je ne saurais trop recommander aux gardes de porter toute leur attention sur le choix de leurs chefs.

Actuellement, les positions respectives des deux troupes peuvent se résumer ainsi : les Prussiens de Versailles occupenî les positions de leurs congénères d’outre-Rliin. Nous occupons, les tranchées, les Moulineaux, la gare de Clamun.

En somme, notre position est celle de gens qui, forts de leurs droits, attendent patiemment qu’on vienne les attaquer, se contentant de se défendre.

Des actes d’héroïsme se sont accomplis. A ce sujet, je proposerai à la Commune de vouloir bien faire don au 101" bataillon d’une mitrailleuse qu’il a enlevée aux Prussiens de Yei-sailles avec son caisson et deux autres pièces d’artillerie. •»

Que chaque bataillon tienne à honneur d’imiter le 101% et bientôt ra.’tillei’ie de la Commune de Paris sera une des plus belles et des mieux servies.

Je saisis cette occasion de rendre un public hommage à la justesse du tir de nos artilleurs.

En terminant, citoyens, je pense que si nos troupes conservent leur sang-froid et ménagent leurs munitions, l’ennemi se fatiguera avant nous. 11 ne restera alors de sa folle et criminelle tentative que les veuves et les orphelins, le souvenir et la mépris pour une action atroce.

Le délégué à la guerre,

Général E. Cluseret.

MINISTERE DE LA GUERRE

Considérant qu’il importe que les bataillons de marche aient à leur tète des chefs qui les dirigent efiectivement :

Considérant que dans les événements récents, un certain nombre de chefs ont fait défaut ;

Vu le décret du 4 avril du délégué à la guerre.

Le Comité central arrête :

Dans chaque bataillon , un commandant sera nommé par les quatre compagnies de guerr’e, et les conduira. Les compagnies sédentaires restei’ont sous son contrôle, et seront administrées, en son absence, par un capitaine commandant hors cadres.

Tous les titulaires devront se présenter en dernier délai, samedi 8, aux bureaux du Comité central, au ministère de la guerre, avec leurs titres de nomination.

A la date du dimanche 9 avril, le service des secteurs est supprimé.

Par délégation :

G. ARNOLD , C. GAUDIER, PRUDHOMME , L. BOORSIEI», J. GROLARD.

Vu approuvé

Le délégué à la guerre, Cluseret.

Considérant que, dans les circonstances actuelles, il importe, surtout au point de vue, militaire, de voir à la tète des légions des officiers supérieurs ayant des naissances reconnues :

Dans les arrondissements qui n’en sont pas pourvus, le chef de légion sera nomme provisoirement par le délégué à la guerre et sanctionné par le Comité central. « 

Tous les chefs de bataillon devront faire parvenir aujourd’hui, au secrétariat général du Comité central, 2, rue de l’Entrepôt, l’état nominatif et l’effectif de leur bataillon, avec noms, prénoms, adresse et âge.

Chaque mairie devra envoyer dans le même délai l’état des nouveaux incorporés.

Le Comité central.

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