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Page:Jouvet - Réflexions du comédien, 1938.djvu/86

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« — Mémoire sur la plantation de la rhubarbe ;

« — Prospectus d’une opération de finance en forme de loterie d’État ;

« — Projet d’un pont à l’Arsenal, etc., etc.

« L’autre partie, offrant un intérêt biographique, littéraire ou historique, était beaucoup plus en désordre. Ainsi, après avoir déterré dans ce chaos les manuscrits des trois drames et de l’opéra de Beaumarchais, nous avions vainement cherché un manuscrit du Barbier de Séville et du Mariage de Figaro, lorsqu’en faisant ouvrir par un serrurier un coffre dont la clef était perdue, nous découvrîmes les deux manuscrits au fond de ce coffre, sous une masse de papiers inutiles.

« À côte, se trouvait un mouvement de montre ou de pendule, exécuté en cuivre sur grand modèle.

« C’était la première invention par laquelle le jeune horloger Beaumarchais débuta dans la vie. La juxtaposition, dans la même caisse, de ces deux objets si différents, du chef-d’œuvre de l’horloger et des deux chefs-d’œuvre de l’auteur dramatique, avait quelque chose d’assez piquant ; c’était comme une réminiscence de je ne sais plus quel monarque de l’Orient qui plaçait dans le même coffre ses habits de berger et son manteau royal. Au fond de cette caisse se trouvaient aussi quelques portraits de femmes. L’un d’eux, très petite miniature représentant une belle dame de vingt à vingt-cinq ans, était enveloppé dans un papier portant ces mots d’une écriture fine et un peu griffonnée : « Je vous rends mon portrait. » Qu’est devenue cette