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Page:Jouy - La Galerie des femmes, 1869.djvu/187

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GALERIE DES FEMMES

et tu l’entendras avec d’autant plus de plaisir, qu’il tient au costume grec, pour lequel tu as une grande vénération. Pour sentir tout le mérite du tableau que je vais te tracer, examine d’abord avec attention les personnages : justement elles vont passer près de nous. Dis-moi, connais-tu quelque chose de plus délicieux que ce groupe, et Boucher voudrait-il d’autres modèles pour peindre les trois Grâces ? Regarde cette jeune Coralie : quinze ans, plus fraîche que la rose du matin. Combien cette tête charmante ne s’embellit-elle pas de sa délicieuse simplicité ! Quelle coiffure l’art oserait-il substituer à ce désordre de mille petites boucles dont la nuance argentée se fond si doucement sur l’ivoire d’un front, siége de la jeunesse et de l’innocence ! Les attraits de Coralie tirent en quelque sorte un nouveau lustre de ceux qui distinguent ses belles compagnes. Que j’aime la taille majestueuse, l’œil noir et brillant, la bouche riante et vermeille de Sapho ! Tu préfères, j’en suis sûr, la voluptueuse langueur, l’œil bleu si tendre, les contours délicats, la