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Page:Jouy - La Galerie des femmes, 1869.djvu/210

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GALERIE DES FEMMES

saient du lieu dont ils se proposaient d’égorger les habitants, car l’un d’eux, s’arrêtant à quelques pas, dit à l’autre : « Ne crois-tu pas qu’il serait à propos de passer par Clénord, d’abord afin d’éviter la grand’route, et secondement pour nous assurer si la fracture des barreaux de l’égout par lequel nous devons entrer n’aurait pas été découverte ? — Tu as, parbleu ! raison, » répondit l’autre coquin ; et ils prirent leur route à travers la forêt. Je les suivis avec toutes les précautions que les circonstances rendaient si nécessaires, et nous arrivâmes au bout d’un quart d’heure de marche au pied d’une haute muraille. L’un de ces malheureux voulait tourner à droite. « Où vas-tu ? lui cria l’autre d’une voix étouffée ; c’est le chemin de la grille que tu prends : l’égout est par ici. » Cet éclaircissement ne fut pas perdu pour moi ; je quittai mes deux honnêtes conducteurs, et, toujours suivant la muraille, je trouvai la grille de l’entrée principale. Je sonnai ; une vieille femme se présenta ; elle ne voulait pas m’ouvrir, et ce ne fut que sur l’ordre