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Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/208

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VISIONS DE L’INDE

folle au turban avait donc été une véridique annonciatrice de malheurs ! Je me sentis solidaire de ces Européens qu’avait exterminés une haine occulte… En ce moment, je n’étais que trop disposé à croire aux prodiges… Les poupées en voûtantes, les Devis souriaient, satisfaites, cette fois, dans leurs niches ténébreuses… Pauvres amants, victimes de ces deux Démones ! Sur eux, comme par une suprême pudeur, s’étendait la chevelure splendide de la femme, — drapeau de volupté devenu un linceul !


XII

Les Lavandières.

En hâte, je quittai Naini-Tal, dès le lendemain, saturé de miracle et de tragédie. J’allai vers Agra, la plus belle ville de l’Inde septentrionale, afin d’apaiser au spectacle sublime du Taj mes nerfs d’Occidental bouleversé par les dieux d’Asie.

… À pied, je suis redescendu vers Brawery. En passant devant le torrent profond qui transporte la fonte des neiges éternelles, je me suis arrêté un instant pour regarder les lavandières. Rien n’est plus pittoresque, plus doux à l’œil et aux sens. Ces