Aller au contenu

Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/236

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
222
VISIOINS DE L’INDE

chercher seulement ce qui leur est propre. Vraiment je me sens injuste dans mon cœur qui trouve le Taj froid malgré le soleil qui le baise, sans mystère malgré son ombre intérieure, triste et désolé, malgré ses délicieux ornements.

Mon intelligence est meilleur juge. Elle saisit la puissante unité de ce monument, sa simplicité raffinée, la pensée d’harmonie qui s’en dégage.

C’est en plein xviie siècle, au moment où la puissance mongole était incontestée dans tout le nord de l’Inde, que le Taj fut construit de par la volonté de l’empereur Sha-Jahan pour y enclore la dépouille de sa begun préférée, « l’Exaltée du Palais, » Muntaz Mahal. Ce monument unique, même dans l’Inde où il a été très imité, est bâti en marbre blanc venu des carrières de Jeypore. Sauf les pierres précieuses, aucune autre matière ne s’y incorpora. C’est un octogone dont les quatre grands côtés ornés d’une porte monumentale se tournent vers les quatre points cardinaux. Le Dôme se gonfle, élancé quoique puissant, flanqué de quatre coupoles dont le sommet dépasse à peine sa base ornementée. Il se termine avec élégance par une flèche que surmonte le croissant doré de l’Islam. Deux rangs de grandes niches superposées font le tour du monument, répétant, plus petites de moitié, les quatre entrées principales qui les intercalent. Au