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Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/287

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VISIONS DE L’INDE

dont les ressources restent merveilleuses, une fête incomparable et sa propre glorification.

Il s’agissait, après la funeste guerre du Transvaal, de relever le prestige britannique en proclamant empereur des Indes Edouard VII avec un éclat que la reine Victoria elle-même en 1877, dans les mêmes circonstances, ne connut point.

Une nouvelle Delhi fut construite à cet effet, cité de cent mille tentes, qui n’a duré qu’un mois, mais qui a été le microcosme de l’Asie, avec ses richesses, ses armes, ses costumes, ses bijoux, ses éléphants, ses chameaux, ses coursiers.

Plus de trois cent mille hommes envahirent le territoire, venus de tous les coins du monde pour cette démonstration pacifique. Le duc et la duchesse de Connaught, le vice-roi lord Curzon et lady Curzon s’assirent sur les trônes de Tamerlan, du grand Akbar et de Sha Jahan au milieu de ce délicieux palais, dans ces « dewans » féeriques.

Le spectacle de Delhi resta quasi fantastique pendant une quinzaine de jours, depuis l’arrivée de lord Curzon, jusqu’à son départ. Cette vieille cité de l’Empire que les Mongols choisirent pour capitale, contenait, autrefois, plus de deux millions d’habitants. Réduite maintenant à 60,000 âmes, elle était devenue trop petite pour renfermer le cortège du Vice-Roi et du duc de Connaught, l’armée