Aller au contenu

Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/301

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
287
VISIONS DE L’INDE

IV

Delhi est innombrable.

La destinée, de certaines villes est d’être ravagées, détruites, reconstruites. Delhi est de celles-là. Située sur les bords de la Jumna, au point de jonction des routes commerciales qui relient aux riches provinces du Rajputana, les plateaux de l’Afghanistan et de l’Asie centrale, elle s’offre comme une proie enviable à tous les conquérants.

Mohammed, un Afghan de Ghor, la prit en 1193 ; Tamerlan, le Mongol, la saccagea deux siècles plus tard ; Nadir-Shah, le Persan, lui vola en 1739, entre autres merveilles, le, fameux « trône des paons » qu’au dix-septième siècle Tavernier, le voyageur français ; (il devait s’y connaître, étant lui-même orfèvre), estimait à 150 millions de francs. Ahmedr Shah-Durani, un autre Afghan, l’envahit en 1756 ; trois ams après, les Marathes s’y établirent. Et, c’est à eux que le général Lake l’arracha en 1803 pour en faire une cité anglo-indienne, dont le souverain indigène ne fut plus, désormais, que nominal et simple pensionnaire de la Grande-Bretagne…

Les morts et les renaissances de Delhi sont-elles