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Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/331

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VISIONS DE L’INDE

en rez-de-chaussée. Devant, court une véranda, où se reposent les marchands ambulants aux insupportables provocations, les bairas[1] et les boys somnolents et rieurs, pactisant avec les cochers, les mercantis et les guides. Aux ailes sont logés les célibataires, tandis que les chambres des couples donnent sur le salon ou même sur la salle à manger qu’englobe la rotonde. Au milieu de la cour intérieure la petite prairie est changée en lac, sans doute pour rafraîchir l’atmosphère ambiante.

Je dois m’enfouir dans ma couverture à mon arrivée ; il est trop tard : je ne puis avoir de draps, ni de moustiquaire. Tel est le plus grand hôtel de cette ville. Heureusement j’ai dormi en route, quoique d’une façon entrecoupée ; le garde m’avait placé dans le wagon qui ne devait pas dépasser Lahore. C’est la caractéristique des Anglais, cette sorte de protection paternelle et rude, qui a ses avantages, car elle est sûre.

Le lendemain tout s’arrange. On sait malheureusement que je suis Français. Le « manager » me traite avec beaucoup de bonne grâce ; mais il devient impossible d’être servi par les domestiques ; ils sont d’une négligence telle que je n’en ai encore subie de pareille dans aucune ville de l’Inde.

  1. Majordomes.
18.