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Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/347

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VISIONS DE L’INDE

d’Allah la soutiennent sur leur nuque ; car, sans cette précaution, elle tomberait dans les abîmes, Ceux qui enseignent autre chose sont des insensés. »

Ce Homais musulman épie du coin de l’œil l’effet décisif qu’a dû produire sur mon esprit cette remarque judicieuse ; il se rengorge et passe à un autre sujet : « Les étrangers de votre condition désirent souvent approcher des natives de qualité ; mais ils doivent se rabattre sur des courtisanes et quelquefois sur les pires d’entre elles. J’ai songé à réunir dans ma maison des dames hindoues que leur veuvage rend isolées et malheureuses. Venez les voir. »

J’eus tout d’abord envie de jeter à la porte ce professionnel équivoque ; mais, à la réflexion, je me dis que j’aurais bien tort de ne pas accepter une occasion d’étudier ces âmes inconnues et souffrantes.

« Je vous suis à l’instant, » répondis-je.

Rozian, qui rôdait autour de nous avec inquiétude, ne sachant trop comment serait accueilli son complice, eut un soupir de soulagement auquel succéda ce sourire particulier que je connais bien et qui est chez mon boy l’assurance d’avoir réussi une bonne affaire.

Je frétai un « garri » et nous partîmes tous trois.

La maison, en retrait, précédée d’un assez long

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