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Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/399

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VISIONS DE L’INDE

tyrannie des brahmanes qui se cramponnent à cette dernière autorité sur la faible entre les faibles. Les veuves, qui cependant ne montent plus sur le bûcher marital, subissent une condition, pire peut-être, d’isolement et de dégradation[1].

Les maladies de la femme ne peuvent être soignées que par la sorcière. La naissance d’une fille est regardée, dans une maison indigène, comme un châtiment du ciel[2].

La campagne courageuse d’Anglaises et d’Américaines a cependant porté quelque allègement à cette servitude, qui pèsera encore, je le crains, sur une suite de générations.

La jalousie tyrannique des Hindous envers leurs épouses crée entre leurs vainqueurs et eux des raisons nouvelles de dissension et de défiance. L’autochtone méprise l’Anglaise aux allures libres et dont on peut voir les épaules dans les bals officiels. Le ménage anglais, devant qui la porte des zénanas est close, les considère comme des parcs à bestiaux humains et se détourne des natifs avec un dégoût accru par ces mœurs asiatiques.

  1. Une aventure que j’eus à Lahore témoigne des cruelles et viles extrémités où sont réduites ces malheureuses, qui parfois n’ont jamais connu les maris, à qui on les a attribuées, enfants.
  2. Je me réserve de décrire cette suprême infortune dans un prochain livre : le Couple futur, continuant les études féministes inaugurées par l’Ève nouvelle.
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