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Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/412

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VISIONS DE L’INDE

sant, qui, par exemple, de Bombay et de Calcutta, fait des ports de premier ordre dans le monde, ont jeté l’Inde dans le mouvement progressif des grandes nations européennes. Évidemment cette amélioration est surtout extérieure, mais elle n’en reste pas moins certaine

Les chemins de fer, très commodes, sont si heureusement distribués et compris, que l’on peut parcourir toute l’Inde rapidement, à heure fixe et dans les meilleures conditions. Il serait même à souhaiter que nos colonies, sans parler de certains de nos départements, soient aussi bien sillonnées de voies ferrées que la plupart des provinces de l’Inde.

Voilà le grand service, service unique en effet, que rend l’Angleterre à cette immense presqu’île sans unité, sans communication avant elle. Il serait injuste de ne pas le reconnaître. La Grande-Bretagne allume, en la rassemblant, la conscience générale de ce peuple épars. Il faut voir dans les gares le troupeau bruyant de ces hommes à épiderme sombre, vêtus de chiffons colorés : les cinq langages de la presqu’île se heurtent ; les mœurs les plus diverses se connaissent ; les plus inconnus fraternisent. Peu à peu, tout le territoire ne formera plus, vraiment, qu’un seul organisme social.

Et, ce jour-là, le réveil tant attendu de l’Inde commencera. Dans la douleur, dans la servitude, sous