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Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/441

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VISIONS DE L’INDE

L’expérience me démontra que le panthéisme idéaliste ne peut créer une morale solide ; aussi aucune paix n’en découle pour l’âme, réduite à se réfugier ou dans l’orgueil insensé ou dans l’abrutissement. D’une part, la source des religions hindouistes est le dérèglement mystique ; de l’autre, leurs pratiques et leurs lois sont marquées de la plus insupportable tyrannie. D’où résultent le déséquilibre pour les esprits et la misère pour les sociétés. « Il faut juger l’arbre à ses fruits » a dit un grand maître. Je n’ai jamais mieux compris cette haute prudence que dans ce voyage ; il fut mieux qu’une initiation, puisqu’il détruisit une illusion funeste.

Et la doctrine première trop dédaignée, que ma mère me chuchota et qui renferme plus de sagesse en ses élans de foi simple et d’humble amour que tous les livres des plus grands sages d’ici et de là-bas, triompha, petite étoile invincible, des nuées accumulées et des orages : Vivekananda puis Bénarès devaient me ramener à Bethléem.


Fin