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Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/61

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VISIONS DE L’INDE

c’est elle-même qu’elle blâme d’être ainsi éloignée d’un tel époux.

Cependant, le drame qui, jusqu’ici, était resté uniquement passionnel va devenir belliqueux : un des frères consanguins du roi, à la tête de l’armée conquérante, apprend qu’un couple d’adolescents s’est emparé du cheval provocateur. « Il serait ridicule, dit le guerrier, de châtier des enfants ! allez, et, par de gentilles paroles, décidez-les à délivrer l’animal. — Mais, s’écrie le messager, ce ne sont pas des enfants ordinaires ; ils portent sur leurs traits l’image même de Rama et ils demandent à livrer bataille. »

C’est Kusha, le plus jeune des jumeaux, qui luttera avec le plus jeune des frères de Rama. En vain le guerrier s’étonne de la prodigieuse ressemblance : « Quel est le nom de vos parents ? — Leur nom, c’est que nous pouvons combattre, » est-il répondu. Le frère du roi tombe frappé à mort et les jumeaux s’embrassent l’un l’autre, jurant bien de supprimer tout ce qui pourrait apporter à leur mère quelque souci.

Naturellement les exploits de ces enfants charmants fît terribles ne s’arrêteront pas là ; à chaque scène maintenant, le décor change : tantôt c’est la petite maison de branches, où habite Sila inquiète et agitée à cause des soldats qui combattent, tantôt