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Page:Kœchlin - Souvenirs d'un vieil amateur d'art de l'Extrême-Orient, 1930.pdf/13

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voyages en Extrême-Orient l’avaient instruit, son goût était d’une singulière finesse et son intelligence merveilleusement déliée. Entre la rue d’Hauteville où demeurait Hayashi et la rue de Provence où Bing ouvrit son magasin, une lutte courtoise s’établit, où jamais les deux rivaux ne se départirent de la plus parfaite urbanité. Aussi bien les nouveaux amateurs étaient-ils devenus assez nombreux pour achalander l’une et l’autre maison. Certains japonisants de la première heure demeurés fidèles à leurs amours n’y fréquentaient guère ; ils n’y trouvaient pas leur compte ; mais Burty, Gonse, Goncourt en restaient les hôtes assidus ; Edmond Taigny réunissait là une collection de choix, Charles Gillot y faisait ses premières armes, comme Alexis Rouart, et déjà Henri Vever apparaissait, qui depuis… Tout ce petit monde sentait profondément les beaux objets qui