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Page:Kœchlin - Souvenirs d'un vieil amateur d'art de l'Extrême-Orient, 1930.pdf/29

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Quelque nombreux que fussent les amateurs, l’estampe japonaise était pourtant restée confinée dans un petit cercle ; le grand public l’ignorait, et de même, naturellement, l’administration des Beaux-Arts. Sans doute en pouvait-on voir quelques-unes au Musée Guimet, mais ce n’étaient pas des pièces faites pour donner une haute idée de cet art ; heureusement, Gaston Migeon, qui était au Louvre comme attaché d’Émile Molinier au département des objets d’art, y prenait peu à peu sa place, et, amateur passionné, il se mit en tête de faire pénétrer le Japon, et notamment l’estampe, dans nos collections nationales. Ce n’était certes pas une médiocre entreprise ; quand il en parla, ce fut de la stupeur chez certains de ses collègues : ouvrir à des magots la porte du temple, quel scandale ! Migeon ne se découragea pourtant pas : patiemment, l’un après l’autre, il alla visiter