Aller au contenu

Page:Kœchlin - Souvenirs d'un vieil amateur d'art de l'Extrême-Orient, 1930.pdf/8

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

disait, de posséder les dépouilles des illustres seigneurs de l’Extrême-Orient. Il nous faut reconnaître aujourd’hui que c’était là un roman. Bien des chefs-d’œuvre ont assurément péri dans les incendies allumés par la révolution, mais ceux qui subsistèrent, et c’était la majeure partie, demeurèrent au Japon ; les objets pillés y trouvèrent amateurs ; si quelques daïmios ruinés durent vendre, leurs compatriotes surent s’en approprier les trésors, car jamais le goût européen qui sévit un moment ne fit oublier à ces hommes de haute culture leur art traditionnel, et l’Europe ne reçut que ce qu’on voulait bien lui envoyer : ouvrages remarquables parfois, mais bien rarement capitaux, et le plus souvent aimable pacotille sans aucune prétention artistique aux yeux des japonais, quand, commerçants avisés, ils ne la fabriquaient pas spécialement à l’usage des barbares d’Occident. Ceux de