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Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/102

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planait ; les architectures néo-byzantines des corpulentes collégiales demeuraient livides, articulant de grêles et tristes et trop lents carillons. Les rues, désertes sauf des lueurs montant des sous-sols des maisons ; de loin en loin, à quelque carrefour des parlotes de domestiques, regardant passer le promeneur avec des aspects d’espion ou d’escarpe, un cri aigu de femelle, de gros rires à la porte d’estaminets qui se vidaient, de somnambuliques et aléatoires gardes-ville, courbés sous la monotonie de leur parade, puis de nouveau le silence noir, épais, assoupi. Décidément, il n’y avait de joie pour personne à Krebsbourg dans ce soir, analogue de tous les soirs que gaspillait Sparkling. Il en réfléchissait ; il en eût presque philosophé de court et bon pessimisme s’il n’eût été proche de son hôtel, où plusieurs voitures à son étonnement attendaient.

Pourtant, ce n’était pas le luxe luminaire