Aller au contenu

Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pintes d’étain où dansait un rai de soleil, et, par terre, de massifs enfants roulaient avec de gros chiens. Mais la merveille de la salle était un des rares Van der Meer de Delft ; à un balcon, pavoisé de tapis de Turquie, aux ramages pourpres et laiteux, sanguinolents et abalastrins, une belle fille en robe jaune, d’un jaune doré, solaire, écoutait riant à demi, les propos de quelques galantins, et aussi l’admonition sans doute complaisante pour les beaux fils qui lui parlaient, hilares, d’une mégère ridée ; c’était selon le docteur Vana la pièce unique du musée, et il fallait de temps en temps s’opposer à ce qu’elle fût par raison d’État enlevée à la petite cité de Pohlstock, pour aller orner les belles salles du grand musée de Gevehrstadt, capitale du Niederwaldstein. Les nobles visiteurs n’accordaient plus qu’une attention restreinte aux peintures, ils coururent d’un œil négligent d’abondants panneaux où les petits-maîtres